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Une raffinerie de pétrole

Comment réduire notre dépendance aux énergies fossiles ? 

Face à la hausse du coût de l’énergie, de nombreux pays ont mis en place des politiques de soutien au pouvoir d’achat, à l’instar du “bouclier énergétique” ou des subventions pour l’essence. Des mesures qui illustrent la dépendance de nos sociétés aux énergies fossiles… Heureusement, des alternatives vertueuses se développent un peu partout dans le monde. Faisons un tour d’horizon de la situation actuelle et de ce vers quoi on pourrait tendre – le plus rapidement possible – avec une bonne dose de volonté politique et citoyenne.

Une dépendance aux énergies fossiles toujours aussi forte

Retenez bien ce chiffre : plus de 80% de l’énergie consommée à travers le monde provient aujourd’hui encore d’énergies fossiles, à savoir du pétrole (31%), du charbon (27%) et du gaz (23%).

Pire, notre consommation d’énergie croît d’année en année : nous consommons aujourd’hui deux fois plus d’énergie que nous n’en consommions en 1980 et quatre fois plus qu’en 1950. Et d’ici à 2050, notre consommation en énergie devrait encore augmenter de 50% si nous ne changeons rien à nos modes de vie. Il s’agit d’une accélération bien supérieure à celle de la population mondiale et le constat est sans appel : nous vivons dans des sociétés extrêmement énergivores, qui reposent à 80% sur des ressources fossiles et carbonées…

Image fusée Space X

Si nous ne changeons rien à nos modes de vie, notre consommation d’énergie devrait encore augmenter de 50% d’ici à 2050.

Et la France dans tout cela ?

La France se retrouve dans le peloton de tête des nations les plus gourmandes en énergie. La consommation d’énergie par habitant en France est deux fois supérieure à la moyenne mondiale, et 10 fois supérieure à la moyenne des pays africains. Elle est en revanche moindre que dans certains autres pays riches comme les Etats-Unis, où l’American Way of Life entraîne des débauches d’énergie démesurées (2 fois plus de consommation d’énergie par habitant qu’en France).

Bilan énergétique de la France SDES

Bilan énergétique de la France SDES

Sans surprise, c’est la Chine qui consomme le plus d’énergie au monde. Mais une partie de cette énergie est en réalité liée à la fabrication de produits exportés ensuite à l’étranger. Autrement dit, en faisant de la Chine l’usine du monde, nous y avons aussi délocalisé une grande partie de notre consommation d’énergie. Or, le problème c’est qu’en Chine, le charbon est roi : il représente plus de la moitié de la production d’énergie du pays. De quoi y repenser à deux fois avant d’acheter du made in China

Itinéraire du gaz russe

Si la Chine est dépendante du charbon, la Russie, elle, est fondamentalement liée au gaz fossile (ou gaz « naturel »), dont elle est le deuxième producteur et deuxième consommateur au monde, derrière les Etats-Unis.

Au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, une dizaine de pays européens comme la Finlande, la Lettonie, la République Tchèque ou encore la Hongrie dépendaient à plus de 75% de la Russie pour leur approvisionnement en gaz. L’Allemagne de son côté représentait à elle seule plus du tiers du gaz russe importé en Europe. Quant à la France, elle s’approvisionne principalement en Norvège, mais la Russie représentait encore près de 20% de ses importations en gaz.

Depuis 6 mois, l’Union Européenne cherche ainsi à réduire au maximum sa dépendance au gaz russe, mais cela prendra du temps car il faut développer de nouveaux partenariats commerciaux avec d’autres pays et les infrastructures qui vont avec. En attendant, nous pouvons chacun faire des efforts pour réduire notre exposition au gaz russe, qui finance la guerre en Ukraine, comme nous le détaillons ici !

Les raisons d’espérer

Face à ce tableau mondial qui demeure assez sombre, de nombreuses initiatives nous permettent de garder espoir dans l’émergence à moyen terme d’un monde moins carboné.

Tout d’abord, si la consommation mondiale d’énergie augmente chaque année, la part des énergies vertes croît également. Si l’on s’intéresse plus précisément à la production d’électricité, on constate qu’en 2021, 81% des capacités de production construites dans le monde exploitent des sources d’énergie renouvelables. Aujourd’hui, c’est ainsi 29% de l’électricité produite dans le monde qui provient d’énergies renouvelables, contre 18% en 2000.

Cette bonne dynamique s’accompagne d’un autre élan favorable : la part de l’électricité dans la consommation totale d’énergie augmente elle aussi d’année en année, puisque nous tendons à électrifier de plus en plus nos usages, à l’image du développement des voitures électriques. En résumé, l’énergie que nous consommons sera de plus en plus électrique, et cette électricité sera de plus en plus verte.

“J’veux du soleil !”

L’exemple de l’Inde dans le domaine du solaire est assez parlant. Le pays dispose aujourd’hui d’une capacité de production électrique d’origine solaire de 50 gigawatts, un ordre de grandeur proche de la puissance de l’ensemble des 56 réacteurs nucléaires français. Le gouvernement indien souhaitant multiplier par 6 cette capacité d’ici à 2030, des centrales solaires essaiment un peu partout sur le sous-continent, la plus vaste d’entre elles s’étalant sur une surface aussi grande que… la ville de Paris !

Ces centrales sont par ailleurs complétées par un important programme de valorisation des toits avec l’installation de panneaux solaires au sommet des immeubles. La ville de Delhi (17 millions d’habitants) se félicite ainsi d’avoir pu fermer l’ensemble des centrales thermiques à gaz ou à charbon, qui lui fournissaient jusqu’alors une partie de son électricité.

énergie solaire dans les sommets de l’Uttarakhand

L’Inde investit massivement dans l’énergie solaire, jusque dans les sommets de l’Uttarakhand.

L’éolien offshore a le vent en poupe

Derrière le solaire, l’éolien est la deuxième source d’énergie renouvelable la plus dynamique ces dernières années. Les États-Unis et la Chine sont les deux plus grands producteurs d’électricité d’origine éolienne, mettant à profit l’immensité de leurs territoires. En Europe, les éoliennes terrestres continuent à se développer mais à un rythme moins soutenu, en raison d’espaces plus fragmentés et d’une densité de population plus importante.

Aussi plusieurs pays européens ont-ils décidé d’investir massivement dans l’éolien en mer (dit “offshore”), pour mettre à profit leurs façades maritimes. La Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark ont ainsi conclu un partenariat pour développer ensemble l’éolien offshore en Mer du Nord. Et les objectifs sont élevés : développer une capacité installée de 65 gigawatts (GW) d’ici à 2030, et 150 GW en 2050. De l’autre côté de la mer, le Royaume-Uni, pionnier en la matière, affiche aussi ses ambitions : passer des 12GW déjà en fonctionnement à 40GW en 2030.

champs d'éolienne en mer

Parc éolien offshore de Race bank, à 27 km au large de la côte de Norfolk au Royaume-Uni

Qu’il s’agisse du solaire ou de l’éolien, l’indispensable développement de ces énergies renouvelables devra également s’accompagner d’une augmentation des capacités de stockage, afin de répondre à leur intermittence. L’enjeu est de pouvoir stocker les surplus d’électricité générés en phase de production, afin de les redistribuer au fil des besoins sur le réseau malgré l’absence de vent ou de soleil.

En étant client(e) chez Octopus Energy, vous contribuez au développement en France de tous ces moyens de production et de stockage d’énergie verte, issue de ressources renouvelables. Passez le mot à vos voisin(e)s !

Moins c’est mieux

En ces temps troublés, une chose reste sûre : la plus verte des énergies, c’est celle qu’on ne consomme pas. Avec la hausse des coûts de l’énergie, les décideurs et décideuses politiques commencent d’ailleurs à s’emparer de la question. Les mesures pour encourager les économies d’énergie s’accentuent depuis plusieurs mois : gratuité des transports en commun dans certaines régions d’Espagne ou d’Allemagne, subvention majorée pour l’achat d’un vélo électrique en France, etc.

Mais c’est aussi à nous en tant que citoyen(ne)s d’agir, en exhortant nos élus à agir plus vite et aller plus loin, mais aussi en adoptant des habitudes de consommation moins énergivores, que ce soit en déplacement ou à domicile. Réduire sa vitesse sur l’autoroute, préférer le train à l’avion, utiliser les transports publics plutôt que sa voiture en ville, améliorer l’isolation de son logement, baisser le thermostat du chauffage d’un ou plusieurs degrés, augmenter d’autant celui de la climatisation… Retrouvez nos astuces et éco-gestes à réaliser au quotidien, pour réduire votre consommation d’électricité… et alléger votre facture !

Décarboner nos sociétés et nos usages nous demande du temps et quelques efforts d’adaptation… mais la préservation de notre planète en vaut certainement la peine !

Benjamin

concepteur-rédacteur

Publié le 10 octobre 2022

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