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Énergie renouvelable et biodiversité : meilleurs amis du monde ?
En 40 ans, 60 % des animaux sauvages ont disparu. Le monde végétal ne se porte pas mieux. Nous sommes entrés dans la sixième crise d’extinction majeure sur Terre – comparable à celle qui balaya les dinosaures… En un mot, la biodiversité s’effondre. C’est de notre faute, et c’est un fait. Dans ce massacre, la production-consommation d’énergie joue malheureusement un rôle fondamental.
Mais après tout, “à quoi ça sert la biodiversité” ? En un sens, nous pourrions vivre sans insecte, sans oiseau, sans girafe. Comme nous pourrions vivre dans un monde sans beauté, sans art et sans coucher de soleil – même si personne n’en a très envie. Mais il faut aussi rappeler, si nécessaire, pour nos lecteurs vraiment dépourvus de cœurs, que la biodiversité présente également une “valeur instrumentale”. En effet, les plantes, les arbres, les animaux nous rendent énormément de services. En rompant le fragile équilibre de nos écosystèmes, nous aurions beaucoup plus de mal à manger, nous abriter, nous chauffer… bref, à vivre.
Alors pour que l’avenir soit encore habitable, il va falloir changer les choses, et vite ! La première chose à faire : investir toute notre énergie… dans le problème de l’énergie !
Le problème des énergies thermiques
Nous l’avons évoqué longuement dans un autre article : les centrales thermiques sont des énergies polluantes. Les centrales à charbon, loin devant, sont les pires pour l’environnement… Tragiquement, le charbon est aussi l’énergie la moins chère, et donc, la plus utilisée au monde ! Avec des conséquences inquiétantes…
Le réchauffement climatique : cataclysme pour la biodiversité
Les écosystèmes sont le fruit d’une lente évolution, sur des millions d’années. Leur équilibre est fragile et, parfois, un petit grain de sable suffit à enrayer toute la machine, par simple effet domino. Nous savons que si les conditions climatiques se dérèglent, même un peu, les conséquences pourraient être catastrophiques.
En 2018, WWF a fait des prévisions peu réjouissantes : si le réchauffement se poursuit pour atteindre 4,5°, la moitié des espèces qui vivent actuellement dans les régions les plus riches en biodiversité seront menacées d’extinction… d’ici soixante ans seulement !
Problème, le premier gaz à effet de serre est le CO2. Et le secteur de l’énergie est le premier coupable ; il compte pour 25 % des émissions totales de CO2.
Par ailleurs, une grosse partie du CO2 mondial provient des transports (14 %) – la voiture étant de loin le transport le plus polluant à l’échelle mondiale. Chaque déplacement, donc, coûte à la biodiversité…
Pollution thermique des cours d’eau
Il existe une énergie thermique un peu à part : c’est le nucléaire. En effet, le nucléaire n’émet pas de CO2. Mais ces centrales posent un autre problème… Si elles sont construites près des fleuves, c’est qu’elles doivent pomper beaucoup d’eau pour être refroidies. En France, la moitié des prélèvements d’eau douce passe par les tuyaux des centrales nucléaires ! Cette eau qui ressort est propre (théoriquement), mais elle est chaude. Très chaude. Ainsi, la température du fleuve augmente en contrebas et perturbe l’écosystème en entier. Certaines espèces disparaissent. D’autres, invasives, prolifèrent. C’est le chaos.
Énergie renouvelable et biodiversité : le cas de l’hydraulique
Toutes les sources d’énergies ont leurs avantages… et leurs inconvénients. Voyons donc comment s’en tirent les sources d’énergie renouvelables, en commençant par l’énergie hydraulique.
Barrages et centrales : zéro CO2, mais un dérangement pour la faune
Comme toutes les énergies renouvelables, les barrages et les centrales hydroélectriques n’émettent pas de CO2. Ils ne contribuent donc pas au réchauffement climatique. Mais leur impact n’est pas nul pour autant. Chaque fois qu’un barrage est créé, un nouveau lac artificiel apparaît, poussant les espèces endémiques à reculer sur les terres émergées. De plus, certaines espèces ont besoin de se mouvoir librement sur le cours des fleuves (par exemple les saumons ou les anguilles en période de reproduction), et peuvent être empêchés par les barrages ou les centrales au fil de l’eau.
Énergie renouvelable et biodiversité : une législation qui se durcit.
Ce n’est pas forcément le cas dans tous les pays. Mais en France, et plus généralement en Europe, les pouvoirs publics mettent en place une réglementation contraignante pour que l’énergie hydroélectrique ne se développe pas au détriment de la faune et la flore sauvage. Les nouvelles constructions sont notamment encadrées par la Loi sur l’Eau et la protection des Milieux Aquatique. Des systèmes sont obligatoirement mis en place pour permettre aux animaux de frayer : par exemple des échelles ou des passes à poisson, voir même des rivières artificielles de contournement. Dans la même veine, il existe aussi des passes à castor !
De plus, les installations hydroélectriques ont le devoir de préserver au maximum la variabilité naturelle des cours d’eau – nécessaire aux écosystèmes fluviaux.
Énergie renouvelable et biodiversité : l’éolien, faut pas lui voler dans les plumes !
L’énergie éolienne est une énergie renouvelable. Elle ne pollue pas l’air, ni ne rejette de déchets chimiques. Mais elle n’est pas sans danger pour autant…
Un risque pour les oiseaux et les chauves-souris
En 2017, la Ligue de Protection des Oiseaux a estimé que chaque éolienne tuait en moyenne sept oiseaux (ou chauves-souries) par an. Dit comme ça, le chiffre paraît petit. Mais si l’on compte que la France possède 8000 éoliennes, ce sont pas moins de 56 000 volatiles qui meurent chaque année ! Pire : la plupart appartiennent à des espèces protégées…
Ce n’est pas une fatalité !
Il existe déjà des techniques pour que les éoliennes soient plus moins dangereuses. Par exemple, un système “d’effarouchement sonore” peut être efficace. Mieux, en Espagne, un système de surveillance repère les passages d’oiseaux migrateurs et peut stopper la rotation des pales en moins d’une minute – sauvant ainsi de précieuses vies. Par ailleurs, il est prouvé que la mortalité des éoliennes dépend fortement de leur emplacement ; il suffirait donc, simplement, d’éviter certaines zones très “passantes”, ainsi que la proximité des parcs naturels et des lieux de reproduction.
Le panneau photovoltaïque : une énergie renouvelable qui favorise la biodiversité
Le panneau solaire aurait-il tout bon ? C’est une énergie propre. Renouvelable à l’infini. Mieux : cette énergie ne cause pas de dégâts sur la biodiversité, et même, au contraire, lui donne un petit coup de pouce !
Les parcs solaires sont des paradis pour les animaux
Dans nos campagnes, trop souvent, le sol est nu – ce qui n’a rien de naturel. Les plantes, les araignées, les mulots, les insectes, les lézards n’aiment pas les terrains vagues. Ils ont besoin d’abris, d’ombre, de fraîcheur. C’est pourquoi les scientifiques affirment que les panneaux photovoltaïques sont en fait bénéfique pour la biodiversité ; il suffit d’installer les centrales sur des zones peu boisées et pauvres en végétation.
… et ça marche même sur l’eau !
Les parcs photovoltaïques flottants se développent ; on les installe, par exemple, sur des lacs artificiels. La fraîcheur de l’eau permet à ces panneaux d’augmenter leur rendement de 5 % à 10 % !
Jusqu’à maintenant, aucun effet négatif sur la faune aquatique n’a été relevé. Les poissons se portent à merveille sous l’ombre de ces centrales électriques ! Ces panneaux permettraient même de réduire la prolifération de certaines algues invasives qui nuisent à la biodiversité… Comme quoi, parfois, la nature est bien faite. Il suffit de s’adapter.
En conclusion ? Le duo énergie renouvelable et biodiversité, ça marche ! Il incombe à chacun d’agir, à sa modeste mesure… Heureusement il existe des méthodes simples pour avoir un impact positif. Par exemple, privilégier les transports en commun, diminuer sa consommation quotidienne, ou encore, choisir un fournisseur d’énergie verte – à vous de jouer !
Benjamin
concepteur-rédacteur
Publié le 04 septembre 2020